samedi 27 mars 2010

2018

I

Tu es l'air posé sur mon épaule, la brise qui rythme ma vie, tes boucles masquent à mon visage l'horreur du monde. je te respire. Je suis ta chaleur qui presse ta peau, ma mains de protège des coups et te soutient à chaque instant. Nous sommes un à cet instant, deux souffles pour une même tempête.


II

La lumière éclaire ce verre pas encore commencé, la musique si forte pourrais faire vibrer les bulles de la bière. Triste musique qui viens par dessus la nostalgie de mes souvenirs, alors que mes mains posés sur le cylindre de verre, suivent le rythme et imprime leurs marques en cercles concentriques. Ce n'est pas les plus beaux cercles que l'on peut rencontrer sur une marre, non. C'est des vagues des grands mouvements cérébrales. Les yeux fixés sur ce putain de liquide, je n'arrive pas à décrocher de ses hypnotiques ondes. Nous ne faisons qu'un, il est l'expression de mes sentiments. Plus fort que le front plissé, ou les yeux tristes, le verre d'un alcoolique vous parleras plus que n'importe quel discours toujours trop creux.


-Mec, elle est pas bonne?


La main du serveur, posé sur mon poignet, me tira des 25 cl.


-mouhai, vache de picole, remet moi la même


Il n'a pas le temps de dire de finir celle-là, qu'à la première léché j'ai déjà supprimé les ¾ du premier verre. Une petite lapé, et hop, il est vide. Ma main rassura tout de suite le barman, en tendant assez d'argent pour d'autre commande, encore, et nettoyer ces dernière incertitudes. Je serais un bon client. Le sens de l'histoire, c'est le pognon. Et le cul, aussi. Même le plus petit troquet à son barman impatient de prendre part à la grande histoire de l'homme. J'abreuve, je discute, il touche.


J'extirpe d'une poche intérieur de mon blouson un paquet de cigarette, un briquet. Une clope que l'on allume parce qu'il faut bien quelque chose pour avoir une consistance. Même lorsqu'on bois seul, on à toujours besoin d'une petite compagnie, de quelques choses pour suivre les douceurs avalées. C'est la main qui vous guide, qui dit merci, qui ponctue vos paroles, et qui donne des coups ou bien qui caresse. C'est la main du destin, comme vous voulez. Pour moi, ce soir, elle glisse des brumes de survies.


Le bois est chaud est accueillant. Aussi graisseux que l'on peu en attendre d'une planche ciré, qui a vu déverser des hectolitres d'alcool, et soutenir des tonnes de main ayant tenu des tonnes de bites pour aller pisser sans s'être laver en retour. Ça en fait des litres de saloperies, avalés par incidence, pour tout ces gros malins. Oui c'était une belle planche accueillante, lavé à l'eau claire, comme on en voit dans tout les bars. Ma main pouvait la caresser doucement, découvrir les sillons qui la décorée si bien, les fils du bois était sa poésie, quelques noeuds lui ajoutées suffisamment de pointe de caractère. Là, un renflement, ici un léger creux. Oui, c'était un beau bar, aussi beau que le dos d'une femme, il supportait la comparaison sans gêne, de ce que je me souvienne. De magnifiques courbes,tout en douceur, il fallait le bout des doigts experts pour en découvrir toutes les sensations.


Une chance sur combien de trouver l'amour? Million? Milliard? Tout dépend si tu es romantique, beau gosse, fonctionnaire ou notaire. Moi, une chance sur combien? Rien. Ou si, une bière, le prix d'une simple pression dans un troquet, du prix d'il y a quelques années quand même, au tarif étudiant. Pour d'autre, il s'agira peut être d'un abonnement à internet, ou d'une séquence de « placement matrimonial ». Mais l'amour, comme ils disent? Certaines choses n'ont pas prix, l'amour en fait partie. Voilà ma belle banalité de ce soir, tiens!

Cette mousse qui me picote le bec, me rappel que pour moi, tout ce passe dans un bar, lieu sociologique. Ouhai, domaine d'égalité où chaqu'un épongera un fût finira dans le caniveau. Fonctionnaire ou notaire, mieux vaudra le faire dans tu es étudiant ou militaire, t'auras l'air moins con. Toujours des grandes idées, tiens.


Qu'importe, en fait, de dénombrer le nombre de main qui aurait pu la peloter ainsi, en toute impunité, devant tous ceux présent ici. Elle était devant moi, maintenant et ma main découvrais à chaque millimètre son satin. Ces petites granularités, imperfection qui la faisait totalement humaine, me donnait l'image précise de sa beauté, lorsque la douce chaleur de cette lumière autonale suffisait à nous envelopper et nous isoler du monde. Le brouhaha de la civilisation n'était plus perceptible, il n'y avait alors que moi et elle pour nous nourrir, et encore. Ha ! Il fallait entendre cette peau du bout des doigts pour comprendre qu'aucune ne pouvait me détourner.


Quel magnifique planche de bar.


On a beau fumer, se donner l'air, boire, prendre un journal, hausser les sourcils à une réflexion pleine de bon sens du barman, lorsque l'on rentre dans ce genre d'endroit les cheveux en pétard, un blouson pour unique peau, un futale et des pompes à la quotidienne, là, comme ça, c'est pas dit que l'on ressorte avec la reine de beauté.


Et il y'en a toujours une. Celle qui rie plus fort, qui donne la mesure à ces faire-valoirs, qui regarde sans sourcilier les plus quetards, Blonde, brune, rousse, qu'importe . Ni la couleur, ni la surface de sa mini ou le moulant de son jeans n'importe réellement, c'est la reine du bal, celle là même que tout le monde veut ce faire. Celle à qui le patron, le vrai, bise et offre un verre (et une main où ?), et qu'il s'est peut être tapé dans sa porsche 20 ans d'âge. Ouhai sa éblouis encore. Ou il se la tapera. Qu'importe en fait, il faut donner le change, avoir l'air de, et lui il donne le « la ». Chaqu'un joue son rôle, acteur ou spectateur il faut choisir. Dans ce cirque on à tous notre place. Assis toi, choisi ta place, et veille à ne pas te tromper sur ta partition à jouer.


Tu ne peux pas passer du rôle top séducteur, grande classe et le lendemain finir pochard à pleurer sur ton ex qui ta largué, car trop minable. Ne descend pas de l'estrade aucune échelle n'existe pour remonter. Tu seras grillé pour le reste du bal. Et pas la peine de faire l'amoureux fou, sortir le coeur sur la main auprès d'une cible, quelque soit la connasse qui viendra après elle ne s'abaissera jamais. Il faudra changer de bar, peut être de ville si tu es en province, pour retrouver ton « aura », ou tu pourras faire de nouveau semblant. Si tu veux jouer, joue complètement, sans fausse note ni hésitation.


Y'à des bars pour passer le temps, pour oublier, d'autres pour rencontrer, faire le beau, exister. Du PMU au bar « you must in », c'est pas là même conso, et les clients rien à voir. Tu y viens pour trouver chaussure à ton pied, que ce soit picole, verre, fauteuile, reconnaissance du patron. La reine de beauté ne sera pas la même, et ne me parlez pas de la jolie Cosette que tu trouves dans un rade sur mille, elle sera de toute façon dur à grimper avant le mariage promis. Mine de rien, la première fois que tu rentres, si tout ce passe à peu près bien, j'veux dire personne ta coupé en deux avant de rejoindre à la tireuse, tu as la vague impression que personne ne peu se connaître. Pour moi, un malaise avant d'accéder à la zone de réconfort, un coin peinard pour commander et consommer.


La première fois, j'pouvais pas rentrer chez moi. Trop mal au bide, une énorme barre qui me cassait en deux. Il y avait le tabac, où j'avais fait le plein, et ce bar pas trop loin. C'est en le rejoignant, une clope au bec, les deux mains sur mon ventre, moi plié en deux, que je me suis dit qu'un verre me ferais du bien. Ça ouvre à 18heures, ferme quand sa peu, ça je sais pas je ne vais pas interroger tout les fêtards pour rencarder.

Non, ce jour là il me fallait un truc, en attendant que je puisse enfin rentrer chez moi. Y'avait personne, enfin si, 2-3 habitués, et un serveur. Pour moi quelques jaunes. Merci pour les cacahuètes. 1 clope, 2 clopes, je taxe les allumettes, merci, un autre jaunes.


La tête vide, mes yeux perdus dans mes cornes, cette gueule de mec qui à pas croiser son lit depuis quelques années. Ma peau poisseuse est collé sur mon cadavre ambulant, légèrement transparente, l'on peut distinguer les veniules et le peu de sang qui y circule. Les yeux enfoncés, le sourire qui ne peut peu avoir peur de rien, je suis rentré là, en commandant tranquillement de quoi passer cette lame qui me tenaillée le ventre. Mon rôle était pris. Je ne demandais pas tant, juste un coup pour rentrer chez moi, mais j'avais trouvé de quoi me réchauffer les os.

Dois-je parler de mon rôle? C'est plutôt le genre que l'on oublie, tout juste si je me retenais pas d'aller pisser pour ne pas perdre mon verre et mon tabouret.


ça ce remplissait doucement, et par magie vers 11 heures c'était plein à craquer, puis vers 2 heures sa ce vidé doucement. Au bout de quelques temps, déjà, je les connaissais tous. Et je pouvais même imaginer le fil de l'histoire de quelqu'un, à leurs oeillades, la tape sur l'épaule, aux bises échangées. Combien de tromperies?


Pourquoi tout ces cons viennent se voir dans un coin où tu peux à peine parler? Il n'ont rien à oublier eux. Tous ne font pas de médication mais ils vont à hurler pour faire comprendre leurs derniers traits de lumière venu, à mater les nanas qui, elles, sélectionneront avec attentions les destinations de leurs flèches de biches. Tu parles, je voudrais savoir la taille des cornes de certains cerfs! Sans être reine du bals, certaines lèvent discrètement et avec méthodes de quoi passer les jours de la semaine, enfin jusqu'à retour de Monsieur Cornu.


Pas de quoi juger. Certains aurons le temps de rêver à grimper la blonde du coin pour bien ruiner leurs vies. Pour moi, il faut faire les choses en consciences , vivres tel que l'on est. Je ne passe pas de plombes à mettre le dernier Diesel avec un parfum à la con pour venir ici. Mon cuir à fait ma journée de travail, et si je viens me soigner c'est maintenant, en conscience.


Tous ne sont pas des merdeux marketés. Il y a les lambda, qui viennent pour ce casser les yeux sur la vitrine. Oui, faut payer pour voir, et je te raconte pas ce qu'il faut aligner pour toucher. Sa flingue le paraître. Juste pour me planter on trouvera toujours un ou deux guss qui non pas besoins de ces attributs pour s'en sortir. Ils sont eux, et le font savoir. On reste bien sur dans un schéma. Il paraîtrait que tout est schéma, nous, nos comportement, nos relations, on interactions. Nous sommes assemblage de schéma, mais régis par un plus grand modèle qui guide la constitution et l'assemblage de tout ces éléments. Là, assurément j'ai trop de jaunes à mon actif.


Boire un verre, d'accord, arriver à la case bourré en prenant des vestes sur toutes les poules, tels que certains s'évertuent à faire rigoureusement, voilà un schéma de connerie oui!.


Regardez-moi. Accoudé à ce bar, en train de contempler le spectacle, ces pensées me submerges et me font pleurer. Ses longs sanglots que je connais trop bien peuvent dérouler leur lames, détruire ma petite matière, mais je répond scrupuleusement aux attentes d'un programme à carte perforée de mon coeur.


Trop de jaunes?


III

Liberté

Ma liberté ne répond t'elle à un modèle? Pourquoi vouloir faire une dictature? Mieux connaître les humains, leurs façons d'agir, d'être et leurs volontés de paraître, donne un maximum de contrôle à ceux qui on la connaissance des ces informations. Réfléchissez de savoir pourquoi les dictatures arrive, puis bascules dans une démocratie où le capitalisme peut s'épandre dans toutes les couches de la société. Il n'est en aucune façon utile de contrôler chaque individu, de le noyer dans un malléable purin pour en faire un jouet. Maîtrisez plutôt ses attentes, ses comportements, ses habitudes. Laissez lui sa liberté, celle qu'il crois avoir en pouvant ce déplacer et acheter les marques qu'il veut, voyager dans le sud quand il faut. Noyez le de lois du marché, de marketing. Bref, dressez le comme on peut le faire en botanique. Ce bel individu éclosera, donnera toute sa magnificence, démontrera de quoi il est capable, ce donnera au plus offrant, et obéira aux bonnes règles de la société. C'est bon, n'allez pas plus loin, vous avez un excellent produit multiplié en des millions d'exemplaires qui se retrouvent dans le monde entier. Le voilà l'esclave parfait, heureux d'acheter, de contribuer à améliorer le système, pour gravir les échelons afin d'avoir les plus beaux atours, les plus belles des femmes, la plus grosses des bites.

C'est le bienfait des dernières évolutions de nos démocraties, un pure produit capitaliste malléable à souhait, et volontaire! Oubliez la dictature, l'enferment, la torture. Car le véritable pouvoir est là, accessible à la plus belle gueule, au plus malin, à celui manipulera le plus grand nombre. Il vous tiens au creux de sa main. Venez prendre un verre dans un bar, et observer. Vous l'avez là, votre monde.



Tous on un téléphone portable, portent des vêtements marqués, regardent la télé des mêmes grands groupes médias, non pas lu un livre cette année, et pas l'année dernière non plus, mais ils sont heureux d'avoir passés le bac. Ne m'indiquez pas les marchés de niches, ceux qui « échappent au système ». Ils ne sont issues que de la même mouvances, cette personnalisation du marché qu'à permis le traitement de l'information de masse, et permet justement de restreindre le nombre de véritables exclues. Pensez aux Gothiques, aux rocker, aux punks. Combien sont hors systèmes?

Je prend mon verre en ayant conscience de ma volonté de me ruiner de façon systématique et étudié. Mais après tout pourquoi ne pas changer de caste, et trouver un autre rôle. Oui, mais lequel?


IV


Lorsque sa ne sert à rien de dormir, que la douleur d'où qu'elle vienne vous veille, faisant ressentir à chaque souffle expiré la peur qu'elle provoque, elle sera votre reflet pour chaque humain croisé, cette impossibilité à partager. Les belles âmes faciles vous diront de vous exprimer, première étape de la guérison. Moi, lorsque ce mal est trop profond, j'augmente simplement la médication, pour faire décrocher mon esprit de tout ce qui est physique, des souvenirs.

Bien sur il n'existe pas de remboursement « sécurité social », mais plutôt une contribution. Pourtant, dans ces jours là, le mal est tellement présent, qu'il ronge mon âme, m'ouvre la poitrine en deux pour me faire gerber le moindre de mes battements de coeur, où mes yeux infondés de larmes perforent mes viscères qui s'éclate lamentablement sur moi. Mes mains tremblantes ne peuvent toutes les contenir, et la putréfaction qui en ressort provoque une tornade de dégoût humaine me laissant seul avec pour unique compagnie ma puanteur. Un cercle infinie de visage humanoïde asexué m'entoure, et je vois bien qu'ils ne peuvent rien faire. Leurs visages glacés tuent chaque sentiments qui peut les amener à de l'humanité, les bonnes gens.

Voilà ce que je suis ces jours là. Une loque éclaté qu'un première année de médecine ne voudrait pas. Alors les femmes peuvent grimacer ou me plaindre, mais voilà tout...

Et que valent ses femmes si elles ne surpassent pas la Femme, celle qui Est. Que vaut l'humain dans ce monde valorisé, comptabilisé, côté, comparé, goinfré et perdu en bourse.


Je suis alors là désespéré, mes mains autour de ma tête qu'accompagne cette clope avec qui je suis marié depuis.... si longtemps. Un trou noir dans une fête, voilà qui je suis. Inutile de m'inviter pour faire la compagnie, je pourrie la soirée. Ma main se remet sur la table, caresse doucement le bois un peu gras, pour aller chercher cette source de vie, qui amènera de la volupté dans tout mon corps, lui permettra peu être de tenir encore un peu. Voilà une poussière de réconfort, il m'en faudrait de nombreuses doses pour tenté d'amortir l'angoisse total qui m'étrangle à cet instant, ce vide absolu de mon corps avec la complète sensation d'inutilité, de loupé et de douleur total de mon être, physique et cérébrale. J'ai le vertige du haut de mon tabouret, mais ce n'est pas dû à de l'alcool, non, cela fait bien longtemps que ça n'arrive plus, juste cette vague qui me ronge. Que j'ai mal, que je souffre. Je ne vivrais plus, je n'ai plus vécu depuis cette instant. Des sanglots asséchés me secoue alors de long instant, que seul le whisky glissé là par miracle, arrivera à éponger. Comme depuis tout ce temps.


Je ne me plein à personne, mais je le porte tellement sur ma gueule, que ce seul panneau indicateur de malaise suffit à éloigner tout sujet qui pourrait avoir rapport avec LE mal, autrement dit tout. La vérité est si simple. Ne vous culpabilisez pas pour éviter LE sujet, sachez-le, évitez cette comédie car je ne demande rien, le vide ne peu craindre le poing dans la gueule.


Laissez le moi ce verre à mes lèvres, le liquide me soulage plus que tout. Juste un peu de douceur, un éclat de bien être qui me submergera bientôt. Allez, laissez le moi cette instant, où ma douleur s'éloigne, où je quitte le port de l'angoisse pour prendre le large et sentir un peu le vent sur mon visage. Mes yeux peuvent alors verser quelques vraies larmes, la tête planté dans le ciel, je fait un avec le grand vide, l'absolue rien, que m'offres les nuits sans étoiles de ma ville brouillasseuse.

Voilà qui je suis lorsque je sort du bar. Vous avez cherché à exister en paraissant, moi à survivre en éclusant. Merci de me laisser cette instant. Merci.


V


Ce n'est pas tous les jours que l'on vous enfonce un pieu d'acier glacé dans votre colonne vertébrale. Un truc qui entre dans la base du cou, vous parcours tout le dos sans oublier de glacer la moindre chaire alentour, pour s'arrêter entre les reins dans un éclat froid qui vous fige pour une position de statue. La transformation a eu lieu en une fraction de seconde pour devenir un mélange d'acier et de marbre. Les yeux se sont ouvert en un dixième de secondes poussés par la pression sanguine qui à refluer l'instant suivant pour laisser le globe oculaire fixé complètement asséché .


Vous ne respirez plus


Les images qui passent marques chaque cellules restées vivantes. Elles seront capablent, prise individuellement, de tout raconter lorsque le temps de la résurrection sonnera. Elles seront mon identités, celles qui suivent toutes le même spin de cette instant bloqué. De proche en proche elle communiquent doucement, vibres comme pour ne pas alerter mon plus proche voisin, mais elles portent le don de la transformation. Les survivantes à la minéralisation transmettent le don de la vie, régénèrent en une onde profonde et sûr pour contaminer l'être entier. De ce marbre elles en feront une chose magique.


Alors l'alcool n'a plus tout à fait le même goût. La cigarette n'a plus aucune sorte d'importance, ni même la pute blonde platine de la soirée auquelle vous avez refusé sa pipe proposé avec tout l'amour et la fierté d'une drogué qu'elle est.


Le premier souffle ne brûle pas. Il rappelle cet air si doux que l'on pouvais respirer en moyenne montagne ce mois de Mai si beau où nous cheveux se mêlés pour sentir la moindre des plantes que nous croisions.


Cela commence par un mince filet, un peu froid, sortant de l'énorme masse rocheuse en décomposition, puis rapidement le débit augmente pour devenir aussi impressionnant qu'un fleuve en devenir. Ces flots de conversation d'une langueur inexorable montent. Bizarre, je peux écouter la moindre paroles, le niveau continu de monter sans que je ne n'y prête attention au début. De tout mes pores je ressent le moindre de ces êtres présent ici, leurs interactions, leurs pensées si profondes m'envahissent. Le niveau continu de monter, un flot incessant dans lequel je perçois chacune des paroles, ou je peux naviguer, choisir le début ou la fin, la réponse à une question, le silence d'une réflexion. Le niveau monte et je me laisse surprendre par cette vague énorme qui me claque. Un morceau d'information me met à terre et je ne plus le moindre contrôle.


Figé, blême, je m'accroche à ce que je peu. Je manque de me noyer, mon souffle est coupé, rien ne peut sortir de mes poumons, mes côtes formes une barres. Ce flot m'envahit maintenant par tout ce qui peu faire usage d'entrée. Après quelques mouvements de panique, je prend par chance un bon courant qui me ramène chaotiquement vers la surface. Encore quelques efforts et l'éclat d'une lumière transperce, où ton mon être ce tend. J'explose à l'air tel un missile. Le souffle court je me reprend la tête dans les mains, en attente que mon coeur puisse atteindre la lenteur quotidienne. Le niveau est maintenant constant, je suis plus en sécurité pour reprendre ma navigation en évitant ce tourbillon qui faillit avoir ma peau. Putain, quel marin je fait.


Voilà, je forme un plan parfait entre les ondes qui remontent à la surface et mes cellules, j'explore la moindre des ondes. Tous s'éclaire, les tenants, les aboutissants, chaque micro mécanisme se dessine pour moi et forme un grand tout. J'en arrive presque à deviner la forme du piège létale qui se cache dans les eaux l'ayant pris au piège. Plus besoin d'alcool, non, cette transformation cellulaire induite par un catalyseur suffit.


Et je le connais bien. Il a hanté mes nuits, il a fait de moi le zombie que j'étais jusque là. L'alcoolique chronique qui soignai ses migraines à coup de vodka pur et les maux d'estomacs au whisky. Il est là devant moi, mes yeux le mettent en surveillance pendant que je surnage les doucereuses conversations de mes anciens compagnons. Homo Sapiens Sapiens tu es là devant moi, toute à tes faiblesses spirituelles et physiques, misérable squelette accommodé de viande flasque. Ta prétendue supériorité, ton égo tout entier représenté par ce spécimen. Il n'est IL, il n'est pas, du moins il ne sera plus. Être mortel, tu portes la médiocrité en toi et tu es l'indigne représentant de ton espèce d'has-been m'ayant laissé échoué ici.


Je suis porté par ce courant,aucune force ne semble pouvoir me retenir. Un billet posé sur le comptoir, dernière caresse à un ma vieille amie, promesse d'infidélité révolue.


Ce n'est pas tout les jours qu'un assassin ce retrouve devant vous, que son arrogance du permis de tuer exposé à tous, de sa suprême assurance qui éclabousse, que beaucoup confonde avec de l'aura. Non, c'est une simple merde.


J'abandonne ma vieille pute, celle aux ondes si belle qui a accompagnée de ces ronds infinies de grâces les reflets de mes verres consommés.


Adieu amie. Comme un prélude à une nouvelle vie, la cérémonie d'adieu ce passe de tout commentaires avec le barman. Il encaisse, pour la monnaie je lui fait un petit signe de la main. Mais déjà je suis tout entier diriger vers la sortie. L'éden. Adieu.



VI


Je suis désormais dehors. Le temps est complètement décollé de la réalité, je peux naviguer sans problème dans les ondes gravitationnelles pour couler délicatement sur l'instant voulue qui me fera renaître. Je suis mélange d'espace et de temps.


La nuit est douce. Non pas cette douceur qui pourrait vous garantir qu'un t-shirt soit suffisant à cette heure, mais elle est douce du coton qui vous entoure, des baisés qui vous bercent, des chants lointains qui vous guident. Ma nuit est réconfortante, elle me guide et me protège à chacun des pas du passé pour aller au futur. Elle est de Novembre pour ne pas la citer, ces reflets de pluie on envahient les rues alors que des petits groupes de retardataires rentres aussi rapidement que leurs morales leurs permets. Pour vous rappeler que la rue est votre foyer, les rayons lumineux des lampadaires heurtent chaque gouttelette de la bruine qui envahit tout, pour lancer mille rayon rougeoyant en toutes directions. Le quartier est comme il doit être à cette heure. Tout est en ordre, bien rangé, c'est ma nuit.


Mes pas résonnent doucement, les vibrations de mes semelles remontent de mes jambes pour atteindre mon dos. Je suis l'onde sonore le long de ces murs, je roule doucement à leurs côtés, reconnaissant les portes, les fenêtres, les largeurs de trottoirs. L'humidité colle l'intérieur de mon nez accompagné d'un air frais venant du nord, ma rue n'as pourtant pas d'odeur aujourd'hui.


Je rejoins, accompagné de mon ombre bien timide, l'endroit précis où mon futur va réapparaître. J'arrive en confiance sur ce lieu porté par une bulle où les bruits de la ville sont atténués. Chacune de mes respirations arrivent doucement, emmenant juste assez d'aire à mes poumons, ce qui permet à mes muscles de s'actionner sans débauche d'énergie, avec la juste mesure silencieuse . Plus rien n'a d'importance car tout ce joue ici et maintenant. Je suis l'objet du destin, la main vengeresse des dieux qui m'ont guidés juste ici, attentif, à la réalisation des détails de la scène qu'ils m'ont élaborés depuis si longtemps.

Je suis un objet du destin, tout se fige et seul mon sang est le mouvement qui alimente gaïa.


Alors, arrivé à quelques pas, je le vois devant moi, le point central de mes vies, l'axe par où tout passe, le nexus qu'il me faudra franchir. Il me tourne le dos, pissant comme un mec bourré sait le faire, contre un mur, adossé à moitié sur une poubelle. Les voix de la sortie du bar sont loin, le temps est arrêté ici.


Alors, je le vois, se colosse, se casseur de gueule de petites frappes, se briseur de couille d'arabe, de gazeur de petit pédé. Il se retourne, sûr de sa toute puissance d'autorité de flic, soulève un sourcil qui ce voudrais l'ultime inquisiteur comme il l'a toujours fait avec ce qu'il traite de salope. Il me lance, à moi, lope qui ne tiens que par son cuir:

« Et ben mon gas, t'attend ton tour ou tu voudrais voir à quoi ça ressemble la queue d'un vrai mec? ».


Je ne réagis pas, et devant mon interdit il relance:

« J'peux te faire un coup de matraque ou de 11,43 si tu insistes? ».


Son geste est simple quand il remonte la braguette, tel le bon paysan qui vient de ce vider l'âme aux étoiles. Ces deux sourcils sont dorénavant levés, interrogateurs, et sa moue fait « hein, quel options? ». Sa diction dévoile les grammes qu'il a accumulé, même ses années d'expériences de régulières visites aux rades ne permettent pas de tromper l'alcooliquo-observateur que je suis.


Je suis moi. Homme d'acier transformé, l'Homo Sapien Désalcoolétus! Il n'a pas le temps de bouger. Mon geste est rapide, sûr, répété des milliers de fois, et qui trouve dans son accomplissement physique la représentation théâtrale sans public de la plus célèbre des pièces. Celui qui reprend assurément sont dû guidé par loi divine.


D'abord ma main droite se tenait dans mon blouson, prête, puis elle est remonté pour prendre le manche d'acier. Il ne glace plus mon sang, réchauffé au souffle de ma vie, il ronronne doucement. Puis mon bras a fait un léger arc de cercle pour dégager cette lame improvisé d'une vingtaine de centimètre qui c'est mise à scintiller brusquement d'or, du reflet du lampadaire proche.


Le molosse pose un oeil dessus et recherche vaguement la fonction de l'objet, enquêteur qu'il est. Je la regarde moi aussi, souri doucement, nos yeux se figent l'un dans l'autre.


Sa ne dure même pas une demi-seconde, quelques fractions. Le temps à mon bras d'accomplir le mouvement vers l'abdomen, en face, très brusquement, pour de remonter sur le coeur. C'est dur. Puis c'est mou. Un plissement des yeux, ma main me fait mal tellement je sers l'acier, elle touche maintenant le manteau du salopard. J'appuie encore, je remonte la tige. Le type pose bien une mains sur mon poignet, une autre sur mon épaule, mais j'ai la force de remonter la tige, jusqu'à ressentir une douce chaleur à ma main. C'est rouge. Doux. Chaud. La main sur mon poignet me lâche. Tout me lâche. Il se dérobe un peu, alors je m'agrippe à lui et retire avec peine la lame si profondément enfoncé. Il me regarde, sa cuite la quitté. Il ne comprend pas, il gémie un peu, se retourne pour prendre la fuite. Mais là, c'est une impasse pour les poubelles. Je ressens tout le poids de sont corps, son énergie qui s'évapore, il se fait de plus en plus lourd. Il s'affale, là, comme lorsque il a trop bu sans retenu, aucun muscle réflexe ne le protège . Il sera en retard à son travail demain, mais cet fois je lui est donné une excuse éternelle.


VII


Je peu enfin quitter les rivages de l'amertume pour retrouver les doux valons d'Angela, réconfort du temps consommé d'allure à cheveux blond. Elle est le tendre tourment qui a sut m'accueillir, moi le clochard maudit, l'assassin vengeur qui hante les nuits d'alcoolémies flicardes. J'ai retrouvé des bras acceuillant qui vous réchauffe lorsque le coeur ce glace comme un trou noir. Je viens de tuer pour revivre, de venger pour enfin pouvoir me regarder dans la glace sans vomir, d'affronter les peurs de tout mes sanglots pour se transformer en un sourire. Je suis un nouvel homme qui marche dans la rue, les mains dans les poches, en rentrant chez lui d'un pas tranquille. J'ai accomplis mon oeuvre, un crime parfait, pour la revanche d'une partie commencé dix ans plus tôt par ce pochard armé, jeune fou raciste. Je n'avais alors pas les muscles d'acier et le mental de celui qui hôte la vie. J'étais débutant, cadre tranquillement amoureux d'Hélene. Il ne faudrait pas sortir les nuits, car l'on peu rencontrer les démons de son enfance. Il ne faudrais pas affronter les regards de ceux qui fouillent un terrier à la recherche d'une proie pour s'amuser. Il ne faudrais pas vivre certains moments de sa vie, juste ce mettre en parenthèse.


Mais quand l'on est Homme, on ce doit de rester debout, quelques soit la couleurs de l'uniforme en face. Alors, si vous n'êtes pas du bon côté, et qu'en plus vous avez le tord d'être accompagné par un futur grand humoriste arabe, l'intelligence de l'humour n'est pas universellement distribué. Un regard échangé, une parole malheureuse, un geste qui ne l'est pas moins, deux balles tirées pour une personne tué directement, et une autre par ricoché. Je ne sais pas si Hélene à souffert ou eu peur. je suis resté seul au monde, l'amour perdue dans un éclat d'acier me l'avait retiré.


Mais il y a une justice dans ce monde, des enquêtes pour de tels actes. Lorsque le pouvoir est si loin de ces citoyens, que des présidents sont des rois, que pensez-vous qu'il arrive pour les hommes de la garde? Le sentiment d'impunité se ressent et surtout ce construit dans de grandes décisions. En voilà une, je vous le dit, un grand jugement: quelques mois de suspensions pour le solde de deux âmes.


Je suis le justicier unique. Je n'hanterais plus votre ville; mon oasis m'attend où je réchaufferais par le souvenir le coeur de celle qui fût, où l'homme que je suis devenue éclosera au futur printemps pour devenir une nouvelle fleur.

Premiers pas

J'ai pleuré quelques fois, enragé souvant, frapper les murs de ma tête, tout cela pour ne rien comprendre. Après avoir cracher mon venin, j'ai tenté de me mettre en ligne avec la société, mais notre époque est individualiste et je me dois d'exister aussi en explorant encore de nouvelles voies. Par peur d'étouffer, j'ai écris, effacé, brûlé, recommencé, modifié, supprimé pour finalement publier ici dans un processus de douleur et d'accomplissement de soit. La peur m'a envahie en rédigeant quelques lignes, m'inventant mes propres soubressots et voyant le temps passer avec pour seul contact physique le stylo sur mon papier, les touches de mon clavier. Etrange découverte, je me devait de déposer le résultat forcément imparfait pour recommencer autre chose en comprenant ma propre transformation.

Merci de votre indulgence.