mercredi 26 octobre 2011

R88 - Fin



Marie-anne
Bientôt je serais partie, bientôt j'aurais mon appartement et je pourrais aller à la fac quand bon me semble... ho oui, bientôt je pourrais dormir avec lui toute les nuits, et faire l'amour comme l'autre soir, à ne plus respirer pour atteindre les étoiles. Bientôt, pour enfin avoir un travail et vivre ma vie, allez en vacances à ibiza ou new york, acheter un petit jakusi pour mettre dans mon chez moi. Je voudrais une grande maison, avec un beau parc et un forsythia devant l'entrée qui gonflerait et attirerait une armée d'abeille au printemps. Je pourrais alors me mettre sur ma chaise longue et boire un verre tranquillement. Le soleil sera doux, forcement. Je veux allez a cancún cette été !

Je ne sais pas si je voudrais une fille ou un garçon pour mon premier enfant. Moi j'étais l'aînée, c'est pas mal pour une fille, mais je devais toujours être un modèle pour mon de frère. Le con, le nombre de fois où je me suis fait engueuler à sa place, le fayot, comme lorsqu'il a fait tomber linge du séchoir sur la peinture fraîche. Je suis sur qu'il la fait exprès.

Bon, un gas et une fille, comme ça à l'école il la protégera. Il aura intérêt d'être gentil avec elle et de faire attention à ce que les autres ne l'embête pas, ma poupée ! N'empêche, sa serait super que Papa et Maman revendent la maison pour en acheter une dans le sud pas trop loin de la mer. Avec le train ou l'avion, on pourrais y aller super souvent. Nous, il nous faudra une grande maison, comme ça ils viendront garder les enfants lorsque l'on partira en vacance. Trop bien.

Jérémie veut faire des études d'éco ou une école sup, moi avec mes études de direction je pense arriver rapidement à un bon salaire, disons au début 3000 Euros /mois. Lui il aura au moins 5000 Euros/mois. On pourra acheter une belle maison, puis aussi une voiture. Je le vois bien avec le monospace, comme les Heicheberger c'est trop génial. Je préférerais un petite voiture genre mini...

Hoooo je suis impatiente ! J'espère que Jérémie voudra tondre le gazon... après tout on pourra toujours prendre un jardinier.


Le repas


« Dimanche
Dimanche et le 4324 repas dominical pris depuis ma naissance, 2120 avec Julia, et encore moins avec enfants qui maîtrise totalement le rituel. Car, même si dans notre famille nous n'allons plus à la messe tout les dimanches, le déroulement en est codifié par nos géniteurs et nous passons à nos enfants cette héritage: le gigot-haricot vert, ou bien le poulet-frites, à moins que cela ne soit de la dinde. Quelques plats fièrement cuisinés, une dizaine tout au plus, où nous nous retrouvons sur la table du salon. Non, toutes les décorations ne sont pas de sorties, mais ce dimanche où la pluie pleure doucement sur la grande vitre qui donne sur la grille de notre pavillon marque le jalon régulier dans l'histoire de notre famille. »

Ils sont tous là, l'entrée vient d'être avalé et il semblerait que la jeune fille soit pressée d'en finir, en même temps qu'elle soutient une conversation avec sa mère, elle a le temps de contredire sont frère sur un échange qu'il a au sujet de la coupe du monde de foot avec sont père et de regarder fiévreusement sont portable en attente d'un message où elle pourrait étaler sont talent de secouriste spirituelle de ses amies. Elle est vivante, virevoltante, la première à ce lever pour aller chercher la choses manquante.

Sa mère la regarde fièrement, elle n'est plus une futur compétitrice mais sa fille, la futur mère de ses petits enfants, sur laquelle elle pourra ce reposer et qu'elle aidera dans les coups durs. Sa fille extension terminale de sa vie de femme. Mystère, en échangeant un regard ces deux là arrivent à ce comprendre, d'aller au delà des mots et des suggestions pour passer les émotions que l'on ne peut expliquer. Le fils ne peut que les regarder, participer à une conversation, échanger avec son père, il n'est dans aucune fusion.
« Mais écoute ce que je dit, je sais de quoi je parle, Thomas à le même téléphonne que toi. Je peux te dire que c'est de la merde, la batterie ne tiens pas du tout et l'écran brille comme tout. Dès que le soleil sortira tu pourras bronzé avec »
« connasse »

Sa tentative impérieuse échoue lamentablement.
« C'est bien beau tout tes gadgets, mais il ne faut pas oublier que je veux juste téléphoner avec et qu'il ne tiennent pas de place dans mon sac à main », lui corrige sa mère,
« Oui, écoute ta mère » tente son père, « pas besoin d'avoir la dernière mode technologique pour téléphoner. »
« Ha ! Merci de ta part »
« Il lui en faut toujours plus à lui de toute façon », affirme la fille
Haussement d'épaule, dénégation de la part du mis en cause.
« De toute façon, il est commandé! Allez, on passe au plat! Venez m'aider»

Le gigot est servi et cette fois découpé sur une planche en bois, pendant que les légumes plongent dans leur sauce à la cuisine. Un ballet impeccable, fruit d'années d'expérimentations et d'essais, les 4 convives sont désormais prêt pour recevoir plus de monde, fêter Noël ou un grand repas de famille. Les noces d'Or d'Albert et Julienne? Ou bien... les fiançailles de la cadette?

Le repas ce déroule tranquillement, d'un rythme mesuré tel une file d'attente à un feu rouge.
« Franchement, quel importance que Jéremie soit brun? Blond il ne t'aurais pas plu? »
« Sincèrement c'est pas pareil, il n'aurait pas ce charme »

Ce sont des pièces d'un puzzle, assemblage de phrases échangées instantanément, intime ou profonde, qui survolent la table.
« Le problème des taux directeur est il émane d'institution au main d'énarque qui méconnaisse la dynamique des flux monétaire nationaux. C'est déprimant »
C'est un ensemble qui fait le tout, unité dénommé famille, multiple interprétation de la réalité jamais contrôlé totalement, aboutissement de concession.
- « Faut être facho de vouloir interdire ce genre de fête »
- «De toute façon les fêtes comme cela on toujours existées »
- « Ce n'est pas une raison pour ne rien faire, n'importe quoi peu arriver pendant ce temps là »
- « Ensuite c'est pas la peine pour faire la une du 20 heures et remplir les journaux d'articles bidons »
- « Toute le monde peu s'exprimer, je l'ai trouve très bien fait ces articles, après tout personne ne comprend trop ce genre de truc. Je suis d'accord pour dire que tout ne peu pas être fait »
- « On dirait que les adultes oublies tout le temps ce qu'ils ont fait dans leurs jeunesses »
- « Certainement pas des âneries de ce genre »
- « Mai 68 alors ? »

Farce tragico-comique où toutes les phrases peuvent être répétées par chacun sans pour autant susciter une quelconque réaction de la part des autres.
« Le problème des taux directeur est il émane d'institution au main d'énarque qui méconnaisse la dynamique des flux monétaire nationaux. C'est déprimant »

C'est à l'heure de ces échanges ce terminant sur une note sucré et parfois alcoolisé que le père de famille se lève, livide, pour annoncer fièrement:
« Je vais me reposer un peu, excusez moi de ne pas tout ranger avec vous »
Le silence est un peu gêné mais une vague d'amour irrationnelle et gluante envahie le salon:
- « mais bien sur mon papa, t'inquiète pas avec sa »
- « oui et l'on ira ce ballader après, quand tu veux »
- « allez, dors bien papounnet »
- « à tout de suite mon a amour »

Il et elle

Enfin quoi, qu'est-ce qui me fait bander ? Encore seul dans cette chambre la maison me renvoi les échos de mes torpeurs pendant que les autres occupants m'ont laissés survivre un jour encore. C'est la première fois que je me rend compte que les fleurs du papier peint de cette chambre sont des pétales d'ocres mouchetés au coeur débordant de sang. Le dessus de lit sur lequel je suis assis me renvoi sa douceur rassurante, placé là par des années de précise attention, et j'ai envie de vomir. Je devrais être heureux de ma maison, de mon parcours, de ma famille, de mon entourage, de ma voiture, de mes vacances à la plage, de ma façon de skier, des placements financiers, de mon classement au tennis, de mes cheveux aux tempes grisonnantes, de mes yeux, de mes mains entretenus, de mon absence de bide, de mes enfants bien sur ! Mais voilà, rien me fait bander. Ma femme, aussi délicieuse soit t-elle, ne fait plus monter la Sainte Trique ! Peut être le beau Francis, celui du tennis ? Non, même pas, et je ne serais pas quel position prendre. Quelques fois l'on me demande de choisir, un président, un député, un maire... que sais-je... je ne les connais pas et pour moi très peu de différence. Bien sur, je vote comme mon père, bien sur je suis sur de moi. Enfin, jusqu'à aujourd'hui.

Je suis allez revoir les Humelins pour le constat. Ce sont des gens sympa finalement, nous avons pu échangé assez librement sur des sujets généraux. Un amie à eux était présente, Eglantine, belle trentenaire aux yeux aluminium qui m'ont allumés la nécrose de mes rétines. L'étincelle donna une conversation agréable, en partant elle me laissa un numéro de téléphone. Bien sur je l'ai appelé, bien sur je l'ai retrouvé sans lui mentir, et nous avons fait l'amour. Moi, heureux et impatient de rédécouvrir une femme, de tomber de désir sous la délicatesse des caresses, la découverte de chaque grain de peau et l'exploration de toute une anatomie, elle heureuse de jouer. Bien entendu elle m'avait fixer les règles immédiatement, ce qui m'avait surpris... en fait les femmes peuvent donc ainsi choisir, avec le plus grand naturelle, leurs amants ? Peut être que j'ai perdu 20 ans alors ? Ou je ne me souviens plus de ma jeunesse, j'ai trop vite cherché à me caser, c'était facile à l'époque. Mais maintenant? À mon âge?

Églantine... qu'elle beau prénom très vite appris, au corps blafard explorée et consommée qu'elle ne m'offris qu'une paire de fois pour ne pas que j'y prenne goût.

Et je suis là, comme un con dans cette chambre. Qu'est ce que j'ai fait ? Des regrets ? Des larmes ? Oui, bien sur quelques-unes. Mais ça ne résoud pas le problème, car loin de m'avoir éclairé, cette expérience me conforte... ça ne me fait pas bander, je suis vide de tout à contempler ce néant sous mes pieds.

Alors quoi, la crise de la quarantaine passé ?

Un pas, encore un, devant ce grand bassin bleu où une instance lumière luit sur l'écume arrachée par les vagues incessantes. Le bruit sourd et continue émane de l'eau iodé de l'océan qui remplie les moindres poches d'air. Le sable est immaculé, je suis le premier terrien à marcher sur cette langue de sable, à des kilomètres je ne vois pas une seul trace de la civilisation. Les rouleaux nettoies en continue la moindre imperfection laissée par les milliards de milliards grains de silice mais ne me sauve pas. Je suis largué là par cet énorme appel d'air.
« I know I dreamed you a sin and a lie
I have my freedom, but I don't have much time »

Mes revenues financier sont tellement bon qu'ils permettraient à ma famille de vivre sans travailler 20 ans encore. Constitués de magnifiques primes de performances que j'ai touché dans ces bunkers de verre pour avoir vendu des services à ces clanpins ignorants, chef d'entreprise nouveau riche détourné de l'envie de s'acheter une Ferrari pour un fond d'achat de dette immobilière, dentiste prétentieux ou starlette de soirée, tous on eut droit à une offre spécial « Equity ». Tous, avec ma signature recouvert d'un beau tampon sur un papier carton rassurant, les voilà propriétaires d'actions à rendement supérieure à 20%, net d'impôt car déjà sortie de France via une fondation, dont le résultat pourra être déposé amoureusement dans une banque du Delaware auprès d'un musée d'art contemporain privé. Qu'il est rassurant d'acheter des produits performants à un professionnel. Mais je suis comme un simple vendeur de voiture, si j'aime les beaux chiffres et les calculs d'indices à trois degrés de complexité, je ne me penche jamais dans la composition d'un moteur. En fait, mes produits sont vendus sans aucune connaissance de leurs natures et gestions. C'est forcement bon, cela provient de notre succursale new yorkaise, fait par les meilleurs crack des finances touchant des primes à 8 chiffres, eux. Mes commissions pour ces ventes sont énormes, indécentes, pour un simple vendeur incapable.

Je suis cet indécent paquet de chaire posé sur son ignorance, le vide de l'océan et ses rouleaux qui déferlent sur moi m'assomme. Cette petite brindille dans un seau sera bientôt envoyé au sanitaire et la souillure aura disparue. Je suis un vide absolu dans une absolue nécessité de vivre. Je crois plus en dieu et ni même en ce que j'ai fait de ma vie. Je suis héritié de l'accumulation des générations précédentes de ma famille, il ne restera rien après moi, quelques pourcentages de pouvoir d'achat pour mes enfants et des facilités pour ma femme. Pas de récompense, pas de punition; un point sur une ligne ? Un pourcentage dans une colonne ? Je n'ai rien fait, juste quelques bon échanges, des coups de commerces, une éducation standardisée pour mes enfants, des rapports normés avec ma femme, dés lors je ne peux être considéré comme réellement un être conscient.

C'est alors que je sens une détonation inouïe à mon oreille gauche puis une chaleur brutale pousse ma tempe qui reçoit bientôt l'éclat d'acier. Ce sont mille éclats qui arrive sur ma peau, fendent les premières barrières, pour rencontrer un os. Plein de vigueur, ils le fracassent pour atteindre une zone graisseuse facile à tracer. Pendant ce temps l'onde de choque résonne et une grosse fatigue m'inonde, bientôt mes muscles se relâchent complètement pour me laisser affaisser. Mes derniers instants de conscience je ne vois que les fleurs du dessus de lit s'imprimer au creux de ma corné et marquer les restes de mon cerveau. Les éclats d'acier ont dispersés l'autre partie au loin dans l'appartement cachant au plus brillant esprit scientifique mes sombres pensées.


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